Le MRAP solidaire du peuple kurde

Il y a 10 ans, le 9 janvier 2013, trois femmes, trois militantes kurdes, trois militantes de la paix, ont été sauvagement assassinées d’une balle dans la tête, en plein jour, au cœur de Paris. Elles s’appelaient Leyla Saylemez, 24 ans, membre des jeunesses kurdes, Sakine Cansiz, 55 ans, "Sara", cofondatrice du PKK et Fidan Dogan, 30 ans, notre amie Rojbin, directrice du Centre d’Information du Kurdistan, membre du Congrès National du Kurdistan en exil. Trois figures emblématiques de la lutte du peuple kurde, victime depuis des siècles de l’oppression.

10 ans mais nous continuons à exiger vérité et justice. Nous connaissons les implications des services secrets turcs dans cet assassinat mais la France n’a toujours pas fait la lumière sur ce crime terroriste ! Tout a été fait pour que le procès n’ait pas lieu. Pourquoi avoir attendu si longtemps alors que tout le monde savait que le présumé coupable était atteint d’un mal incurable et que ses jours étaient comptés ? Qu’a-t-on voulu cacher ? Que devons-nous ignorer ? Suite à des révélations mettant directement en cause le président turc Erdoğan, ainsi que l’ancien ambassadeur de Turquie à Paris, Ismail Hakkı Musa, les familles des victimes ont obtenu l’ouverture d’une nouvelle instruction qui dure maintenant depuis quatre ans, sans aucune avancée, les autorités françaises refusant toujours de partager avec les juges les informations détenues par leurs services de renseignements, opposant le « secret-défense ». C’est un déni de justice intolérable.
Nous n’accepterons pas que cet assassinat politique soit étouffé, comme d’autres, au nom de la « raison d’État », nous exigeons que le « secret défense » soit levé.

10 ans et un autre crime a frappé la communauté kurde, le 23 décembre 2022, rue d’Enghien devant le siège du CDKF alors que devait se tenir une réunion d’une soixantaine de femmes kurdes. Sans un retard non prévisible, c’est un véritable carnage qui aurait pu avoir lieu. Les victimes sont Emine Kara (connue sous le nom d’Evîn Goyî) une figure emblématique du Mouvement des Femmes kurdes, le jeune chanteur kurde Mîr Perwe et Abdurrahman Kizil, un kurde d’une soixantaine d’années qui fréquentait régulièrement l’association. L’attentat a fait par ailleurs trois blessés. Le MRAP ne peut se contenter de l’argument fourni par l’assassin « crime raciste », il exige que toute la lumière soit faite sur ce crime, notamment que la piste terroriste soit examinée par la justice.

Il appelle à participer à la manifestation qui se déroulera à Paris le 7 janvier , à partir de 10h, de la Gare du nord à la Place de la République.

Le Bureau National du MRAP, le 4 janvier 2023