Pour l’Iran, le MRAP dit « Femme, Vie, Liberté ! »

Les manifestations en Iran, qui se sont multipliées, à la suite de la mort de la jeune Mahsa Amini, assassinée par la police des mœurs simplement parce que son voile ne couvrait pas l’intégralité de ses cheveux, n’ont laissé aucune personne éprise de liberté, indifférente.

L’assassinat de cette jeune femme de 22 ans, le 16 septembre 2022, a enflammé la population iranienne. Au Liban, en Turquie, dans le nord de la Syrie, y compris en Afghanistan, des femmes ont défilé pour soutenir, au nom de cet inaliénable héritage sororal, leurs cousines iraniennes abusées et niées par le régime politique ultra-conservateur des mollahs en place.
De Téhéran à Paris, tous les peuples attachés aux libertés ont éprouvé la nécessité de soutenir le mouvement d’une ampleur inédite qui s’est ainsi levé, avec une puissance extraordinaire, qui démontre toutefois que le combat contre l’obscurantisme est loin d’être dépassé.
Bien évidemment et comme toujours, les femmes se trouvent au premier rang de la répression tant la question de leurs droits en tant qu’êtres indépendants et libres est centrale dans ce pays qui les diminue et leur impose des règles de conduite pour les infantiliser afin de mieux les contrôler en leur faisant porter le voile contre la volonté de certaines et en leur interdisant toute mobilité sans l’accord du mari ou représentant masculin de la famille.
Retirer son voile ou se couper les cheveux est donc de ce point de vue synonyme d’émancipation et de résistance face à un régime totalitaire et obscurantiste où l’Islam, par le biais des femmes, (excellentes cibles puisqu’assujetties au diktat des mollahs) est instrumentalisé pour mieux asseoir un pouvoir. Ce pouvoir totalitaire ne lèse et ne brime pas seulement les femmes, il est révélateur d’un système politique archaïque et désuet loin des réalités quotidiennes économiques du citoyen iranien de base. En effet, l’Iran est en train de subir des pénuries d’eau, dans un contexte de pauvreté, traduisant une régression manifeste du développement économique et culturel.
En cherchant à obliger cette jeune femme à camoufler ses cheveux, le mouvement actuel démontre avec une incroyable force que sa parole ne peut être étouffée et qu’il en est assez de la répression du système des mollahs et de son ingérence dans la vie personnelle du citoyen iranien.
Le MRAP, Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples, qui prône l’amitié entre les peuples et condamne toute forme d’oppression a exprimé sa solidarité face à cette révolte du peuple iranien, le combat s’étant amplifié pour dénoncer, au-delà des discriminations sexistes en tous genres, la théocratie, la dictature, la corruption, les disparitions suspectes, la répression, la fraude électorale, etc. et tout ce qui gangrène un pays réglementé par la loi des mollahs.
Le slogan « Jin, Jiyan, Azadî » ou « Femme, Vie, Liberté » est malheureusement, plus que jamais de mise et s’inscrit dans cette démarche de lutte contre toute forme d’abus de pouvoir, pour la défense du progrès, et surtout la défense des droits les plus élémentaires des iraniens dans leur ensemble.
Le MRAP tient à manifester sa profonde amitié avec le peuple iranien qui n’a pas cessé au cours de son histoire de se battre contre la cécité et l’obscurantisme qui muselle sa population et la contraint à régresser. Au nom de cette amitié, nous exprimons notre solidarité aux femmes iraniennes qui grâce à leur ténacité, leur courage et leur existence - en tant que citoyennes libres et intégrées - mèneront et élèveront leur pays vers des horizons progressistes.

Kaltoum GACHI, co-présidente du MRAP,
Paris, novembre 2022